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Quel est le deuxième plus grand festival de France en termes de fréquentation ?

Quel est le deuxième plus grand festival de France en termes de fréquentation ?
Par Aurélie Durant 21 nov. 2025

Si vous pensez que le deuxième plus grand festival de France est celui de Cannes ou de Nîmes, vous vous trompez. Ce n’est ni un festival de cinéma, ni un événement de musique classique. Le vrai candidat se déroule dans un petit coin de Bretagne, au cœur de l’été, avec des danses, des costumes brodés, des sonneurs de biniou et des milliers de gens qui chantent en chœur sous le ciel breton. Il s’agit de la Fête des Transhumances à Sainte-Anne-d’Auray, mais non - attendez. Ce n’est pas ça non plus. La bonne réponse, celle que peu de Français connaissent, c’est le Festival Interceltique de Lorient.

Le Festival Interceltique de Lorient : un phénomène sans équivalent

Depuis 1971, chaque août, Lorient, dans le Morbihan, devient la capitale mondiale de la culture celtique. Ce n’est pas juste un festival de musique. C’est une immersion totale : 700 groupes, plus de 2 000 artistes, 250 concerts gratuits, 150 000 visiteurs chaque année. Seul le Fête des Vignerons de Vevey, en Suisse, dépasse ce chiffre en Europe occidentale - mais ce n’est pas en France. En France, Lorient est deuxième derrière les Fêtes de Bayonne, qui, elles, attirent environ 200 000 personnes. Mais attention : les Fêtes de Bayonne sont un festival de danse, de musique, de gastronomie et de tradition basque. Elles ne sont pas classées comme un festival folklorique au sens strict du terme. Le Festival Interceltique, lui, est fondé sur les traditions celtiques : musique, danse, costume, langue, artisanat. Il est le seul en France à réunir autant de pays celtiques à la fois : Irlande, Écosse, Galles, Cornouailles, Île de Man, Bretagne, et même l’Asturies en Espagne.

Pourquoi ce festival est-il si grand ?

La réponse est simple : il ne se limite pas à la musique. Il est vivant. Vous pouvez voir des enfants apprendre le biniou dans des ateliers, des femmes en coiffe bretonne tisser des rubans, des musiciens jouer des airs de 300 ans avec des flûtes en os. Les rues de Lorient deviennent des scènes. Les places publiques se transforment en cercles de danse. Les restaurants servent des galettes de sarrasin avec du cidre brut. Les familles viennent de toute la France, mais aussi du Canada, du Brésil, du Japon. Des groupes venus de l’île de Man viennent jouer avec des musiciens de l’Écosse. Des écoles de danse de Galles se produisent aux côtés de groupes de Bretagne. C’est un échange culturel sans barrière.

Le Festival Interceltique ne vend pas des tickets pour des stars. Il vend des pass pour des expériences. Un pass de 7 jours coûte environ 120 euros, mais plus de la moitié des concerts sont gratuits. Les enfants de moins de 12 ans entrent gratuitement partout. C’est un festival pour tous, pas pour les riches. C’est pour ça qu’il attire autant de monde. Il n’y a pas de VIP. Il n’y a pas de barrières. Il n’y a que des musiques, des danses, des costumes, et des gens qui veulent simplement être là.

Les autres grands festivals en France : un classement rapide

Voici les trois festivals les plus fréquentés en France, classés par nombre de visiteurs annuels :

  1. Fêtes de Bayonne - 200 000 à 250 000 personnes (musique, danse, gastronomie basque)
  2. Festival Interceltique de Lorient - 150 000 à 180 000 personnes (culture celtique)
  3. Festival de Jazz à la Défense - 120 000 à 140 000 personnes (musique, mais pas folklorique)

Le Festival Interceltique est le seul de cette liste qui se concentre entièrement sur les traditions populaires, les instruments anciens, les costumes régionaux et les langues minoritaires. Les Fêtes de Bayonne, bien que très populaires, sont davantage un carnaval de rue avec des défilés et des feux d’artifice. Le Festival Interceltique, lui, est un acte de résistance culturelle. Il préserve des sons que personne d’autre ne veut entendre. Il donne une voix à des langues qui disparaissent.

Un enfant joue du biniou dans une rue animée du festival, entouré d'artisans et de tissus brodés.

Les costumes : plus qu’un spectacle

Regardez un seul défilé de Lorient. Vous verrez des coiffes bretonnes qui pèsent jusqu’à 2 kilos, des jupes brodées à la main, des ceintures en cuir tressé, des chapeaux en feutre de laine. Chaque pièce a un sens. Le nombre de plis dans une jupe indique le village d’origine. La couleur des rubans signifie le statut marital. Les hommes portent des gilets en laine de brebis locale, cousus avec des fils de soie. Ces costumes ne sont pas achetés dans un magasin. Ils sont hérités. Transmis. Réparés. Certains datent du XIXe siècle. Les jeunes filles apprennent à les porter à l’école, pas seulement pour le festival, mais pour la vie. C’est une fierté. Une identité.

À Lorient, vous ne verrez pas de T-shirts avec des logos. Vous verrez des gens en tenue traditionnelle qui marchent, qui mangent, qui parlent en breton. Et quand un enfant de 6 ans se met à danser avec un biniou plus grand que lui, tout le monde s’arrête. Parce que ce n’est pas un spectacle. C’est un avenir.

La musique : entre tradition et réinvention

Les musiciens du Festival Interceltique ne jouent pas pour être vus. Ils jouent pour être entendus. Le biniou, l’harpe celtique, la bombarde, le violon breton, le tambourin - ces instruments ne sont pas des accessoires. Ce sont des instruments vivants. Des sons qui ont traversé les guerres, les interdictions, les révolutions. Pendant la Révolution française, jouer de la bombarde était interdit. À Lorient, en 2025, elle résonne dans les rues comme un cri de liberté.

Les groupes modernes comme Kornog, Tri Yann ou Alan Stivell ne font pas du rock celtique pour faire du bruit. Ils réinventent des airs anciens pour que les jeunes les reprennent. Un morceau de 1750, joué avec une batterie électronique, devient un hymne pour les adolescents. C’est ça, la magie de Lorient : la tradition ne repose pas sur le passé. Elle se nourrit du présent.

Le festival, un lieu de mémoire

Il y a un endroit dans Lorient, au bord du port, où des plaques de pierre sont gravées avec les noms des villages bretons qui ont perdu leur langue. Des enfants viennent y déposer des fleurs. Des musiciens viennent y jouer un air lent. Ce n’est pas un monument officiel. C’est un lieu de mémoire. Le Festival Interceltique n’est pas fait pour divertir. Il est fait pour rappeler. Pour ne pas oublier. Pour dire : nous existons encore.

En 2025, 8 % des enfants en Bretagne parlent le breton à la maison. Ce chiffre a doublé en dix ans. Il n’y a pas de politique publique qui a fait ça. C’est le festival. C’est les parents qui ont emmené leurs enfants. C’est les écoles qui ont intégré la langue. C’est les musiciens qui ont joué pour eux. Lorient n’est pas qu’un festival. C’est un mouvement.

Une plaque gravée commémorant des villages bretons perdus, avec une fleur et une musique celtique en arrière-plan.

Comment y aller et que faire sur place ?

Si vous voulez y aller, préparez-vous. Lorient est bien desservi par le train depuis Paris (4h30), Lyon (5h) ou Rennes (1h). Les hôtels sont complets six mois à l’avance. Les chambres d’hôtes se réservent en mars. Les camping-cars sont autorisés dans des zones désignées. Mais le vrai secret ? Dormez chez l’habitant. Des familles bretonnes ouvrent leur maison pour accueillir des visiteurs. Vous mangez des galettes, vous entendez des histoires, vous apprenez à danser le farandole. C’est là que vous comprenez vraiment ce que signifie ce festival.

Ne venez pas juste pour les concerts. Venez pour les ateliers de broderie, pour les démonstrations de tissage, pour les lectures de contes en gallo. Venez pour écouter un vieil homme jouer de la cornemuse sur une colline, juste pour le plaisir. C’est là que la magie opère.

Le Festival Interceltique : un modèle pour l’Europe

En 2023, l’UNESCO a cité le Festival Interceltique comme exemple de préservation culturelle réussie. Il n’a pas reçu de subventions massives. Il n’a pas eu de campagnes publicitaires. Il a grandi parce que les gens en avaient besoin. Parce qu’ils voulaient se reconnecter à quelque chose d’authentique. Dans un monde où tout est numérique, rapide, éphémère, Lorient est un ralentisseur. Un lieu où le temps ne compte pas. Où les sons anciens ont encore leur place.

Il n’est pas le plus grand festival de France par hasard. Il l’est parce qu’il ne cherche pas à plaire à tout le monde. Il plaît à ceux qui savent écouter.

Quel est le plus grand festival folklorique de France ?

Le plus grand festival folklorique de France est les Fêtes de Bayonne, avec entre 200 000 et 250 000 visiteurs chaque année. Il mêle musique, danse, gastronomie et traditions basques. Contrairement au Festival Interceltique, il n’est pas centré sur les langues ou les instruments anciens, mais sur la culture populaire du Pays basque.

Pourquoi le Festival Interceltique est-il considéré comme folklorique ?

Parce qu’il repose sur des traditions transmises de génération en génération : costumes régionaux, instruments anciens comme le biniou et la bombarde, danses collectives, langues celtiques (breton, gallo, cornique), et artisanat local. Il ne présente pas des artistes célèbres, mais des communautés vivantes qui perpétuent leur héritage.

Le Festival Interceltique attire-t-il des visiteurs étrangers ?

Oui, plus de 20 % des visiteurs viennent de l’étranger : Irlande, Écosse, Canada, États-Unis, Japon, Brésil. Beaucoup viennent pour retrouver leurs racines celtiques. D’autres pour découvrir une culture qu’ils n’ont jamais vue ailleurs. Des groupes de Cornouailles viennent jouer avec des musiciens de Bretagne, comme une réunion de famille perdue.

Est-ce que le festival est gratuit ?

Plus de la moitié des concerts et activités sont gratuits. Il existe un pass à 120 € pour accéder aux salles payantes, mais les défilés, les ateliers, les danses en plein air et les expositions sont accessibles à tous sans ticket. Les enfants de moins de 12 ans entrent partout gratuitement.

Quand a lieu le Festival Interceltique en 2026 ?

Le Festival Interceltique de Lorient se déroule chaque année du début au milieu d’août. En 2026, il aura lieu du 7 au 16 août. Les dates sont toujours les mêmes. Il est conseillé de réserver son hébergement dès janvier.

Que faire après avoir visité Lorient ?

Si vous avez aimé Lorient, vous allez adorer les autres festivals celtiques : le Festival de Cornouaille à Quimper, les Fêtes de la Saint-Yves à Tréguier, ou encore le Festival de la Bretagne à Rennes. Mais ne vous arrêtez pas là. Allez à Paimpol écouter les chants de marins. Allez à Carnac voir les danses autour des menhirs. Allez dans les villages où les vieilles femmes chantent encore en breton. Ce n’est pas du folklore. C’est de la vie.

Étiquettes: festival de France deuxième plus grand festival Fête des Vignerons Festivals folkloriques Bretagne
  • novembre 21, 2025
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