RégionTraditions
  • Rituels français
  • Médicaments incompatibles
  • Modes traditionnels
  • Grands festivals

Quel est le synonyme de folklore ? Les termes qui décrivent les traditions populaires en France

Quel est le synonyme de folklore ? Les termes qui décrivent les traditions populaires en France
Par Aurélie Durant 8 nov. 2025

Quand on parle de folklore, on pense souvent aux danses en costume, aux flûtes de pan et aux contes racontés autour du feu. Mais ce mot, si courant, cache une réalité plus complexe. Est-ce vraiment le meilleur terme pour décrire les pratiques culturelles locales en France ? Y a-t-il des mots plus précis, plus vivants, plus justes ? La réponse n’est pas simple, parce que le folklore, tel qu’on l’entend aujourd’hui, est un mot usé, parfois même déprécié. Il a été utilisé pendant des décennies pour réduire des traditions profondes à des spectacles pour touristes. Alors, quel mot choisir à la place ?

Le folklore, un mot qui a vieilli

Le terme « folklore » a été inventé en 1846 par l’Anglais William Thoms. Il voulait désigner les « coutumes populaires » d’un peuple. En France, il a été adopté dans les années 1900 pour cataloguer les danses, les chants, les fêtes locales. Mais avec le temps, ce mot a perdu de sa substance. Il est devenu synonyme de cliché : la bretonne en coiffe, le paysan qui danse avec une musette, le carnaval de Dunkerque réduit à un défilé coloré. Ce n’est plus la vie réelle, c’est une version stylisée, parfois même fantasmée, de ce que les gens faisaient autrefois.

Les chercheurs en ethnologie, comme les membres de l’Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO) ou de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), évitent aujourd’hui le mot « folklore » dans leurs travaux. Pour eux, il évoque une vision statique, exotisante, souvent coloniale. Les traditions ne sont pas des objets de musée. Elles vivent, se transforment, se réinventent.

Les vrais synonymes du folklore : ce que les spécialistes utilisent

Si vous cherchez un mot plus juste que « folklore », voici les termes que les chercheurs, les musiciens et les associations culturelles utilisent en France aujourd’hui :

  • Patrimoine culturel immatériel : c’est le terme officiel utilisé par l’UNESCO. Il englobe les savoir-faire, les chants, les danses, les fêtes, les rituels transmis de génération en génération. C’est le mot le plus précis, le plus respectueux.
  • Traditions populaires : plus simple, plus direct. Il ne juge pas, il décrit. On parle des traditions populaires de la Provence, du Massif central, de la Corse. Ce terme est encore utilisé par les associations locales et les écoles de musique.
  • Culture populaire : ce mot est plus large. Il inclut aussi les pratiques modernes : les groupes de fanfare dans les villages, les festivals de musique acoustique, les contes racontés en ligne. Il ne se limite pas au passé.
  • Expressions culturelles locales : un terme neutre, utilisé dans les rapports administratifs. Il évite les connotations romantiques ou démodées.

Par exemple, quand vous entendez un musicien jouer du binioù en Bretagne, ce n’est pas du « folklore ». C’est une pratique vivante, transmise par des maîtres, enseignée dans des écoles de musique, réinterprétée par des jeunes artistes. C’est du patrimoine culturel immatériel.

La musique folklorique : un exemple concret

La musique est l’un des domaines où le mot « folklore » a le plus de mal à tenir. Prenez la vielle à roue : elle n’est pas un instrument de musée. Elle est encore jouée dans les bals populaires de la Bourgogne, dans les fêtes de la Saint-Jean en Auvergne, ou dans les festivals comme les Chants du Large à Roscoff. Les jeunes musiciens l’accompagnent de batterie, de guitare électrique, de synthétiseur. C’est de la musique traditionnelle réinventée, pas du folklore.

De même, les chants de travail des mineurs du Nord-Pas-de-Calais ne sont pas des « airs folkloriques ». Ce sont des témoignages vivants d’une histoire ouvrière. Des groupes comme Les Ramoneurs de Menhirs les reprennent avec des arrangements modernes. Ils ne font pas du folklore. Ils font de la transmission.

Les instruments typiques - la bombarde, le biniou, la cabrette, le hurdy-gurdy, la galoubet - ne sont pas des accessoires de spectacle. Ce sont des outils de mémoire, de lien social, de résistance culturelle. Dans les Pyrénées, les flûtes de paume sont encore apprises par les enfants dans les écoles rurales. Ce n’est pas du folklore. C’est de l’éducation culturelle.

Artisan enseignant à des enfants à jouer la cabrette dans un atelier traditionnel en Auvergne.

Les différences entre les termes : un tableau clair

Comparaison des termes utilisés pour décrire les traditions populaires en France
Terme Usage courant Connotation Approprié pour...
Folklore Très répandu dans les médias grand public Archétype, stéréotype, désuet Spectacles touristiques, publicité
Patrimoine culturel immatériel Officiel, utilisé par l’UNESCO et les institutions Respectueux, dynamique, vivant Recherche, éducation, protection légale
Traditions populaires Utilisé par les associations et les communautés locales Neutre, précis, ancré dans la vie quotidienne Ateliers, fêtes locales, enseignement
Culture populaire De plus en plus utilisé dans les médias Moderne, ouvert, évolutif Création artistique, jeunesse, innovations
Expressions culturelles locales Administratif, académique Neutre, technique Rapports, études, politiques publiques

Et maintenant, quel mot utiliser ?

Si vous écrivez un article, un livre, ou si vous parlez à un enfant de 10 ans, choisissez le mot qui correspond à votre intention.

  • Si vous voulez parler de la transmission d’un savoir ancien → utilisez patrimoine culturel immatériel.
  • Si vous décrivez une fête de village → traditions populaires est parfait.
  • Si vous parlez d’un groupe de jeunes qui mixe la vielle et le hip-hop → culture populaire est plus juste.
  • Si vous êtes dans un contexte académique → expressions culturelles locales.

Évitez simplement le mot « folklore » sauf si vous analysez précisément comment ce terme a été utilisé dans le passé. Même les musées ont changé. Le Musée des Arts et Traditions Populaires à Paris a fermé en 2005. Son héritage a été intégré au Musée national des Arts et Métiers. Pourquoi ? Parce que « traditions populaires » ne sont pas des vestiges. Elles sont vivantes.

Contraste entre une représentation historique du folklore et une réinterprétation moderne de la musique traditionnelle.

Et les instruments de musique ?

On ne parle pas de « instruments folkloriques ». On parle de traditions instrumentales régionales. La cabrette n’est pas un « instrument folklorique du Cantal ». C’est un instrument à anche double, à 3 jeux, utilisé depuis le XIXe siècle dans les bals de la région. Des luthiers comme Jean-Pierre Lefebvre à Saint-Flour en fabriquent encore aujourd’hui, avec des modifications pour la résistance à l’humidité. Ce n’est pas du folklore. C’est de l’artisanat vivant, de la recherche sonore, de la transmission.

Les jeunes musiciens de la région de Lorient apprennent le biniou en même temps que la guitare. Ils jouent dans des groupes comme Tri Yann ou Les Ramoneurs de Menhirs. Leur musique est ancienne, mais leur façon de la jouer est moderne. C’est ce que signifie vivre une tradition : la porter, la transformer, la rendre accessible à sa génération.

Conclusion : le mot juste change tout

Changer de mot, c’est changer de regard. Dire « patrimoine culturel immatériel » au lieu de « folklore », c’est reconnaître que ces pratiques sont vivantes, dignes d’être protégées, transmises, réinventées. Ce n’est pas une question de politiquement correct. C’est une question de respect.

La musique que vous entendez dans un bal en Bretagne, le chant des bergers dans les Alpes, la danse du carnaval de Nice - ce ne sont pas des spectacles pour touristes. Ce sont des mémoires vivantes. Des voix qui parlent. Des mains qui jouent. Des corps qui dansent. Et elles méritent des mots justes.

Quel est le meilleur synonyme de folklore en français ?

Le meilleur synonyme est « patrimoine culturel immatériel », car il est officiellement reconnu par l’UNESCO et reflète la dimension vivante, transmise et dynamique des traditions. Pour un usage quotidien, « traditions populaires » ou « expressions culturelles locales » sont aussi précis et plus respectueux.

Pourquoi le mot « folklore » est-il considéré comme péjoratif aujourd’hui ?

Parce qu’il a été utilisé pour réduire des pratiques profondes à des stéréotypes, souvent pour le divertissement touristique. Il donne l’impression que ces traditions sont figées, dépassées ou exotiques, alors qu’elles sont en réalité vivantes, en mutation et portées par des communautés réelles.

Les instruments de musique traditionnels sont-ils encore joués en France ?

Oui, et de plus en plus. La cabrette, le biniou, la vielle à roue, le hurdy-gurdy et la bombarde sont enseignés dans des écoles de musique, utilisés dans des festivals, et réinterprétés par des artistes modernes. Des luthiers continuent de les fabriquer, et des jeunes les intègrent dans des musiques actuelles.

Quelle est la différence entre culture populaire et traditions populaires ?

Les traditions populaires désignent les pratiques transmises de génération en génération, souvent ancrées dans des territoires précis. La culture populaire est plus large : elle inclut les pratiques modernes, les innovations, les influences actuelles. Un bal traditionnel avec une vielle est une tradition populaire. Un bal où on mélange vielle et électro est de la culture populaire.

Où peut-on découvrir ces traditions vivantes en France ?

Dans les festivals comme les « Fêtes de la Saint-Jean » en Auvergne, les « Chants du Large » en Bretagne, les « Fêtes du Patrimoine » dans les Pyrénées, ou encore dans les écoles de musique traditionnelle comme celle de Saint-Flour ou de Lorient. Les associations locales organisent aussi des ateliers ouverts au public.

Étiquettes: synonyme folklore traditions populaires culture populaire musique folklorique patrimoine oral
  • novembre 8, 2025
  • Aurélie Durant
  • 11 Commentaires
  • Permalien

RÉPONSES

Vincent Lun
  • Vincent Lun
  • novembre 16, 2025 AT 17:49

Franchement, j’ai vu un type en coiffe bretonne vendre des clés USB avec des musettes sur un marché à Rennes… c’est pas du folklore, c’est du commerce de pacotille. On en a marre des clichés, les vraies traditions, elles vivent dans les bals des villages, pas dans les brocantes.

Pierre Dilimadi
  • Pierre Dilimadi
  • novembre 16, 2025 AT 20:58

Traditions populaires, c’est le mot qu’on utilise chez nous en Auvergne. Les gens dansent, chantent, font les fêtes comme avant. Pas besoin de mots compliqués. C’est juste la vie, quoi.

Stéphane Evrard
  • Stéphane Evrard
  • novembre 18, 2025 AT 10:26

Je me demande si on ne confond pas pas le mot avec la peur de changer. Le folklore, c’est un peu comme dire que les anciens étaient des saints. Mais les traditions, elles, elles bougent. Elles se mêlent au rock, à l’électro, à TikTok. Ce n’est pas une dégradation, c’est une survie. On ne garde pas un arbre en le mettant sous verre. On le laisse pousser.

James Swinson
  • James Swinson
  • novembre 19, 2025 AT 00:49

Je trouve ça super important ce que tu dis. J’ai grandi dans un petit village en Normandie où on jouait encore de la vielle à roue aux mariages. Personne ne disait « folklore » - on disait « la musique de grand-père ». Et maintenant, mes neveux la mixent avec des beats. C’est pas un abandon, c’est un héritage qui respire. On doit arrêter de voir ces pratiques comme des objets de musée. Elles sont vivantes, elles ont des poumons, des mains, des voix. Et elles ont le droit d’être modernes sans être trahies.

Magaly Guardado-Marti
  • Magaly Guardado-Marti
  • novembre 20, 2025 AT 04:37

Non mais sérieux, comment on peut encore utiliser le mot « folklore » en 2025 ? C’est du colonialisme culturel déguisé en nostalgie ! Tu dis « tradition populaire » ? Parfait. Tu dis « patrimoine immatériel » ? Excellent. Mais « folklore » ? Non. C’est un mot qui a été imposé par les universitaires du XIXe siècle pour dire « les paysans, c’est mignon mais ils sont archaïques ». Et on continue de le répéter comme des perroquets. C’est honteux.

Lucile Dubé
  • Lucile Dubé
  • novembre 20, 2025 AT 06:17

Je pleure. Vraiment. J’ai vu ma grand-mère danser le farandole à 82 ans, les larmes aux yeux, et les touristes prenaient des photos comme si elle était une marionnette. J’ai envie de crier. Pourquoi on réduit tout ça à des costumes ? Pourquoi on ne voit pas l’amour, la douleur, la mémoire dans chaque pas ?

Rene Pérez Vázquez
  • Rene Pérez Vázquez
  • novembre 20, 2025 AT 19:34

Je suis désolé, mais le terme « patrimoine culturel immatériel » est une invention bureaucratique de l’UNESCO, aussi creux qu’un slogan de campagne électorale. On ne sauve pas une tradition en la baptisant avec un nom en cinq mots. La vraie culture ne se protège pas, elle se vit. Et si les jeunes veulent mixer la bombarde avec du dubstep, tant mieux - mais ne leur donnez pas un label de « patrimoine » pour leur donner l’impression qu’ils font de l’histoire. Ils font de la musique. Point.

Alexis Vanmeter
  • Alexis Vanmeter
  • novembre 22, 2025 AT 13:50

Je suis musicien. J’ai appris la cabrette à 14 ans. C’est pas du folklore. C’est mon âme. 🙏

Mégane Verbeeck
  • Mégane Verbeeck
  • novembre 23, 2025 AT 19:45

Et pourquoi on ne parle pas du mot « folklorique » qui est encore pire ?!?!?! C’est un mot qui a été déformé par les touristes, les brochures, les écoles de danse qui font des spectacles pour les retraités !!!! Et vous, vous voulez juste le remplacer par un autre mot compliqué ???? Non ! Il faut le bannir !!!! Le mot « folklore » est un poison linguistique !!!!

Marcelle Williams
  • Marcelle Williams
  • novembre 24, 2025 AT 00:15

Oh, encore un article qui veut rééduquer les gens sur les mots. Super. Alors, si « folklore » est péjoratif, pourquoi les musées l’utilisent encore dans leurs titres ? Pourquoi les guides touristiques le mettent en gras ? Parce que les gens comprennent. Les mots comme « patrimoine immatériel », c’est du jargon pour les profs. Les gens, eux, ils veulent des clés USB avec des danses. Et tant mieux. La culture ne se meurt pas parce qu’elle est commercialisée - elle se meurt quand on la déconnecte de la vie réelle.

James Funk
  • James Funk
  • novembre 24, 2025 AT 20:31

Je suis sûr que c’est une manœuvre du Nouvel Ordre Mondial pour effacer les identités régionales. Le mot « folklore » a été supprimé parce qu’il réveillait la mémoire populaire. Et maintenant, ils veulent nous imposer « patrimoine culturel immatériel » pour nous faire croire qu’on est des citoyens globaux. Mais non. Les bals, les chants, les instruments… c’est notre résistance. Et si vous voulez le cacher sous un mot de l’UNESCO, vous avez tort. Ils veulent nous rendre dociles. Regardez les écoles : plus personne ne joue du biniou sans un accord de l’État. C’est pas de la préservation… c’est de la surveillance.

Écrire un commentaire

Catégories

  • Costumes traditionnels français (18)
  • Musique et Culture (17)
  • Chants folkloriques régionaux (16)
  • Bijoux traditionnels français (15)
  • Festivals folkloriques en France (14)
  • Culture et Société (7)
  • Technologie & Crypto (6)
  • Cryptomonnaies et Finance (4)
  • Culture et Langue (3)
  • Culture & Loisirs (2)

ARCHIVE

  • décembre 2025 (31)
  • novembre 2025 (33)
  • octobre 2025 (14)
  • septembre 2025 (8)
  • août 2025 (3)
  • juillet 2025 (3)
  • juin 2025 (2)
  • mai 2025 (2)
  • avril 2025 (4)
  • mars 2025 (13)

Menu

  • À propos
  • Conditions d'Utilisation
  • Politique de Confidentialité
  • RGPD
  • Contactez-nous

© 2025. Tous droits réservés.